Mauvaise expérience Train + Vol Air France

[nol68]

Bonjour,

J’aimerais recueillir des retours d’expériences de passagers sur des offres vol+train combinés vendues par AirFrance, qui auraient vécu une situation similaire.

Voici donc la situation :

J’ai payé pour une offre multidestination pour train + vol au départ de Lyon et à destination de Pointe-à-Pitre à l’aller. Et l’aéroport de départ était celui de Fort De France pour le retour.

A l’aller, j’avais une correspondance de 2h à Roissy sans changements d’aéroport. J’ai tout juste eu le temps d’arriver jusqu’à la porte d’embarquement mais pas de soucis particuliers. Au retour, j’arrivais à Orly avec un départ en train à Massy et un chauffeur qui devait m’y conduire.

Le plan de vol pour mon billet de retour à été modifié et mon vol a été retardé entre le moment où j’ai payé mon billet et le jour J. Air France avait prévenu de cette modification. Seulement le trajet en train n’a pas été modifié.
Mon temps de correspondance est passé à 1h11.

A l’aéroport de Fort De France, je suis allée au comptoir AirFrance pour leur faire part de mon inquiétude quant au temps de correspondance très court.
Je devais récupérer mon bagage en soute, et rejoindre mon chauffeur (inclus dans la prestation) et arriver à la gare le tout en 1h.

La réponse que l’on m’a apporté, à plusieurs reprises est : si la compagnie n’a pas jugé utile de modifier votre départ en train, alors c’est qu’il estime que le temps de correspondance est suffisant.

Malheureusement, ça n’a pas manqué.
Quand j’ai récupéré ma valise, il me restait que 20 minutes pour arriver à la gare.
Au final, le chauffeur est arrivé exactement à l’heure à laquelle je devais prendre le train.

Une fois arrivée à la gare, nous étions plusieurs à être dans la même situation et devoir modifier notre billet de train. Malheureusement, la plupart des trains étaient complets. Le prochain train que j’ai pu prendre avait un départ 5heures plus tard avec aucune certitude d’avoir une place libre.

J’ai choisi ce train pour ne pas devoir attendre plus longuement. Et j’ai voyagé sur un siège entre 2wagons jusqu’à Lyon (à côté des bagages sur les palliers).

Je vous épargne la suite du voyage qui a été tout aussi catastrophique car cela n’entre pas en compte dans la prestation mais cela m’a quand même engendré des frais supplémentaires pour regagner mon domicile.

Une fois arrivée, j’ai fait une réclamation à Air France pour le préjudice subi. Premier retour était hors sujet, car ils ont répondu en prenant en compte mon aller (mais le préjudice et sur le trajet retour )

J’ai fait une relance en indiquant qu’il s’agit du trajet retour.

La réponse d’Air France : vous avez déjà reçu un retour nous ne reviendrons pas déçu, comme indiqué : la compensation s’applique uniquement si une correspondance est ratée dû à un retard d’avion… Le temps de correspondance était suffisant.

Est-ce que quelqu’un aurait eu une expérience similaire ?
Quelle a été la réponse d’Air France ?

Merci à vous !

[gilloraymondo]

Bonjour,
Le fait qu’un même billet comprenne, à la fois, un trajet aérien et un trajet en train entraîne deux conséquences :

• Le règlement 261/2004 du Parlement Européen et du Conseil, et la jurisprudence qui y est relative, ne s’applique qu’à la partie aérienne du trajet. Donc l’indemnisation prévue à l’article 7 du règlement pré-cité ne peut pas s’appliquer à votre cas.

• Le tribunal compétent, au sujet des vols secs, est, soit celui dont relève le lieu d’exécution du contrat, soit celui dont relève le siège social de la compagnie aérienne.
  Donc, si trajet de A (gare SNCF) à C (aéroport) en passant par B (aéroport), le tribunal compétent est, au choix du passager qui le saisit, outre celui dont relève le siège social de la compagnie, soit celui dont relève A (gare SNCF), soit celui dont relève C, mais pas B.

Cordialement

[confucius]

Je vais me permettre d’ajouter mon grain de sel, même si mon expérience a été différente.

Un transporteur ne reconnait quasiment sa faute et refuse ou botte en touche quand on lui parle d’indemnisation. Et ce serait moi, je n’envisagerais pas une action judiciaire.

• vous avez acheté un billet combiné qui est un contrat…c’est incontestable
• ce contrat a été modifié par le transporteur qui vous a prévenu…également incontestable.
• suite à cette modification, vous n’avez pas changé votre train, vous contentant d’admettre la réponse d’Air France (peut-être d’ailleurs que ce billet combiné ne vous donnait pas le droit de changer de votre propre initiative).
• vous avez donc loupé votre train, et vous en avez été de votre poche pour le nouveau train.

Même si l’article 1231-1 du code civil prévoit éventuellement le versement de dommages et intérêts si un contrat n’est pas effectué ou effectué avec retard, vous n’avez quasiment aucune chance d’obtenir gain de cause, et je vois d’ici l’argumentation de la partie adverse:

• ce n’est certainement sur un simple caprice qu’ils ont changé l’horaire de l’avion, et ils invoqueront donc une cause réelle et sérieuse dégageant leur responsabilité, comme l’aéroport qui les a contraints à changer l’horaire par exemple.
• si vous en aviez la possibilité de le faire, ils invoqueront certainement le fait que vous n’avez pas exigé le changement de train, donc que c’est vous qui avez mal estimé.
• mais surtout, ils invoqueront le fait que vous avez mis trop de temps pour débarquer, récupérer vos bagages, et qu’ils ne peuvent être responsables des éventuels ralentissements sur la route pour aller à la gare…qu’ils ont l’habitude de vendre ce genre de prestation, que ce n’est pas la première fois qu’ils sont contraints de modifier les horaires, mais que d’habitude ça se passe bien malgré tout.
  Etes-vous en mesure de contrer tous ces arguments ?

Dans une affaire différente, j’ai fait condamner la SNCF parce que mon train étant supprimé, je n’ai pas pu partir.
Je devais partir le jour J, et arriver tard le soir, passer le jour J+1 à destination, et revenir le jour J+2. Pour ne pas mettre en place un car de substitution, ils affirmaient à la gare que mon train suivant était également supprimé (pur mensonge). En plus de mes billets, j’ai également perdu ma réservation d’hôtel.
Sans avocat, je les ai donc fait condamner, mais condamnation symbolique, qui est une véritable provocation de la part d’une juge qui devrait être sanctionnée: elle n’a pris en compte aucune des preuves présentées, elle a ignoré l’art 1231-1, la jurisprudence pourtant claire, et le témoignage écrit fait par une autre voyageuse à la gare. Elle a même été la première à bafouer cet art 1231-1 en écrivant que je j’avais la possibilité de prendre le train suivant 2 heures plus tard, ce qui faisait un trajet de 24h pour arriver à destination, au lieu de 10 heures, et l’hôtel de toute façon perdu.
Résultat: la SNCF a été condamnée à me rembourser uniquement mon billet

Pour votre dossier aussi délicat, l’avocat est indispensable. Etes-vous prêt à débourser 1500 euros, avec une chance infime de gagner, à ne récupérer qu’une partie de cette somme si vous gagnez, à vous retrouver avec un jugement aussi débile que le mien, voire à devoir rembourser en plus une bonne partie des frais adverses si vous perdez ?

La seule solution à mon avis, c’est de trouver les coordonnées du médiateur du tourisme ou médiateur des voyages (je n’ai plus sa qualification exacte en tête), de monter le dossier avec les preuves et de lui transmettre, et de ne plus souscrire à ce genre d’offre groupée. Parce que vous avez eu quand même un peu de chance: vous n’êtes pas tombé en plus, sur les innombrables problèmes et magouilles de la SNCF.

[gilloraymondo]

Bonjour,

Avec avocat, ou sans avocat, aucune chance d’obtenir une indemnisation : Le règlement 261/2004 du Parlement Européen et du Conseil, et la jurisprudence qui y est relative, ne s’applique qu’à la partie aérienne du trajet. Donc l’indemnisation prévue à l’article 7 du règlement pré-cité ne peut pas s’appliquer à votre cas.

Devant un tribunal, l’avocat d’Air France aurait juste à rappeler ce qui précède, en l’étayant des textes adéquats, sans aucun besoin d’argumenter de quoi que ce soit d’autre.

Par ailleurs, la responsabilité de la compagnie aérienne s’arrête dès l’instant où vous arrivez à la destination finale inscrite sur votre billet. Elle n’est en rien concernée par ce que vous comptiez faire ensuite, et dont elle ignorait tout.

Article 1231-3 du Code civil :

« Le débiteur n’est tenu que des dommages et intérêts qui ont été prévus, ou qui pouvaient être prévus, lors de la conclusion du contrat, sauf lorsque l’inexécution est due à une faute lourde ou dolosive".

Cordialement